— Mais cette femme… cette jeune fille… son nom !
— Je vous l’ai dit cent fois : Clémentine !
— Clémentine qui ?
— Clémentine Pichon.
— Ah ! mon Dieu ! mes clefs ! où sont mes clefs ? J’étais bien sûre de les avoir mises dans ma poche ! Clémentine Pichon ! M. Langevin ! C’est impossible ! Ma raison s’égare ! Eh ! mon enfant, remue-toi donc ! Il s’agit du bonheur de toute ta vie ! Où as-tu fourré mes clefs ? Ah les voici ! »
Fougas se pencha à l’oreille de Clémentine et lui dit :
« Est-elle sujette à ces accidents-là ? On dirait que la pauvre demoiselle a perdu la tête ! »
Mais Virginie Sambucco avait déjà ouvert un petit secrétaire en bois de rose. D’un regard infaillible, elle découvrit dans une liasse de papiers une feuille jaunie par le temps.
« C’est bien cela ! dit-elle avec un cri de joie. Marie-Clémentine Pichon, fille légitime d’Auguste Pichon, hôtelier, rue des Merlettes, en cette ville de Nancy ; mariée le 10 juin 1814 à Joseph Langevin, sous-intendant militaire. Est-ce bien elle, monsieur ? Osez dire que ce n’est pas elle !
— Ah ! çà mais, par quel hasard avez-vous mes papiers de famille ?
— Pauvre Clémentine ! Et vous l’accusez de trahi-