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XIX

Il demande et accorde la main de Clémentine.

Le 5 septembre, à dix heures du matin, Léon Renault, maigre, défait et presque méconnaissable, était aux pieds de Clémentine Sambucco, dans le salon de sa tante. Il y avait des fleurs sur la cheminée, des fleurs dans toutes les jardinières. Deux grands coquins de rayons de soleil entraient par les fenêtres ouvertes. Un million de petits atomes bleuâtres jouaient dans la lumière et se croisaient, s’accrochaient au gré de la fantaisie, comme les idées dans un volume de M. Alfred Houssaye. Dans le jardin, les pommes tombaient, les pêches étaient mûres, les frelons creusaient des trous larges et profonds dans les poires de duchesse ; les bignonias et les clématites fleurissaient ; enfin une grande cor-