tus : rendez-moi le Rhin et Posen, et je vous laisse vos deux cent cinquante mille francs.
— Y songez-vous ? dit le prince en riant. Le Rhin et Posen !
— Le Rhin est à la France et Posen à la Pologne, bien plus légitimement que cet argent n’est à moi. Mais voilà mes grands seigneurs : ils se font un devoir de payer les petites dettes et un point d’honneur de nier les grandes ! »
Le prince fit la grimace, et tous les visages de la cour se mirent à grimacer uniformément. On trouva que M. Fougas avait fait preuve de mauvais goût en laissant tomber une miette de vérité dans un gros plat de bêtises.
Mais une jolie petite baronne viennoise, qui assistait à sa présentation, fut beaucoup plus charmée de sa figure que scandalisée de ses discours. Les dames de Vienne se sont fait une réputation d’hospitalité qu’elles s’efforcent de justifier partout, et même hors de leur patrie.
La baronne de Marcomarcus avait encore une autre raison d’attirer le colonel : depuis deux ou trois ans, elle faisait collection d’hommes célèbres, en photographie, bien entendu. Son album était peuplé de généraux, d’hommes d’État, de philosophes et de pianistes, qui s’étaient donnés à elle en écrivant au bas, du portrait : « Hommage respectueux. » On y comptait plusieurs prélats ro-