— D’abord à son pied fourchu, mais il met des bottes ; ensuite à son oreille raccommodée.
— Bah ! Et pourquoi ?
— Parce que le diable a l’oreille pointue, et que, pour la faire ronde, il faut la recouper. »
Meiser se pencha sous la table et poussa un cri d’épouvante.
« C’est bien le diable ! dit-il. Mais comment s’est-il laissé endormir ?
— Tu n’as donc pas vu qu’en remontant de la cave j’ai passé par ma chambre ? J’ai mis une goutte d’eau bénite dans le vin de Porto : charme contre charme ! et il est tombé.
— Voilà qui va bien. Mais qu’est-ce que nous en ferons, maintenant qu’il est en notre pouvoir ?
— Qu’est-ce qu’on fait des démons, dans les Écritures ? Le Seigneur les jette à la mer.
— La mer est loin de chez nous.
— Mais, grand enfant ! le puits public est tout près !
— Et que va-t-on dire demain quand on trouvera son corps ?
— On ne trouvera rien du tout, et même ce papier qu’il nous a signé sera changé en feuille sèche. »
Dix minutes plus tard, M. et Mme Meiser ballottaient quelque chose de lourd au-dessus du puits