murmura le nom de l’Empereur, et glissa sous la table.
« Tu me croiras si tu veux, dit Mme Meiser à son mari, ce n’est pas un homme qui est entré dans notre maison, c’est le diable !
— Le diable !
— Sans cela, t’aurais-je conseillé de lui donner un million ? J’ai entendu une voix qui me disait : « Si vous n’obéissez à l’envoyé des enfers, vous mourrez cette nuit l’un et l’autre. » C’est alors que je l’ai rappelé dans l’escalier. Ah ! si nous avions eu affaire à un homme, je t’aurais dit de plaider jusqu’à notre dernier sou.
— À la bonne heure ! Eh bien te moqueras-tu encore de mes visions ?
— Pardonne-moi, mon Claus, j’étais folle !
— Et moi qui avais fini par le croire ?
— Pauvre innocent ! tu croyais peut-être aussi que c’était M. le colonel Fougas !
— Dame !
— Comme s’il était possible de ressusciter un homme ! C’est un démon, te dis-je, qui a pris les traits du colonel pour nous voler notre argent !
— Qu’est-ce que les démons peuvent faire avec de l’argent ?
— Tiens ! ils construisent des cathédrales !
— Mais à quoi reconnaît-on le diable quand il est déguisé ?