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XVII


Où M. Nicolas Meiser, riche propriétaire de Dantzig, reçoit une visite qu’il ne désirait point.


La sagesse des nations dit que le bien mal acquis ne profite jamais. Je soutiens qu’il profite plus aux voleurs qu’aux volés, et la belle fortune de M. Nicolas Meiser est une preuve à l’appui de mon dire.

Le neveu de l’illustre physiologiste, après avoir brassé beaucoup de bière avec peu de houblon et récolté indûment l’héritage destiné à Fougas, avait amassé dans les affaires une fortune de huit à dix millions. Dans quelles affaires ? On ne me l’a jamais dit, mais je sais qu’il tenait pour bonnes toutes celles où l’on gagne de l’argent. Prêter de petites sommes à gros intérêt, faire de grandes provisions de blé pour guérir la disette après l’avoir produite,