— Alors je vais la reconduire. Ange ! veux-tu prendre mon bras ?
— Oh ! oui, monsieur ! avec bien du plaisir. »
Léon grinçait des dents.
« C’est admirable ! Il la tutoie et elle trouve cela tout naturel ! »
Il chercha son chapeau pour sortir au moins avec la tante, mais son chapeau n’était plus là ; Fougas, qui n’en possédait point, l’avait pris sans façon. Le pauvre amoureux se coiffa d’une casquette et suivit Fougas et Clémentine avec la respectable Virginie, dont le bras coupait comme une faux.
Par un hasard qui se renouvelait presque tous les jours, le colonel de cuirassiers se rencontra sur le passage de Clémentine. La jeune fille le fit remarquer à Fougas.
« C’est M. du Marnet, lui dit-elle. Son café est au bout de notre rue, et son appartement du côté du parc. Je le crois fort épris de ma petite personne, mais il ne m’a jamais plu. Le seul homme pour qui mon cœur ait battu, c’est Léon Renault.
— Eh bien, et moi ? dit Fougas.
— Oh ! vous, c’est autre chose. Je vous respecte et je vous crains. Il me semble que vous êtes un bon et respectable parent.
— Merci !
— Je vous dis la vérité, autant que je peux la lire