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Quant à Léon, il eût donné du front contre tous les murs si sa mère ne l’avait retenu. « Ah ! mon pauvre enfant, lui disait-elle, pourquoi nous as-tu rapporté ça de Berlin ? — C’est ma faute ! criait M. Renault. — Non, reprenait le docteur Martout, c’est la mienne. » Les membres de la commission parisienne discutaient avec M. Rollon sur la nouveauté du cas. « Avaient-ils ressuscité un fou ? La révivification avait-elle produit quelques désordres dans le système nerveux ? Était-ce l’abus du vin et des boissons durant ce premier repas qui avait causé un transport au cerveau ? Quelle autopsie curieuse, si l’on pouvait, séance tenante, disséquer maître Fougas ! « Vous auriez beau faire, messieurs, disait le colonel du 23e. L’autopsie expliquerait peut-être le délire de ce malheureux, mais elle ne rendrait pas compte de l’impression produite sur la jeune fille. Était-ce de la fascination, du magnétisme, ou quoi ? »

Tandis que les amis et les parents pleuraient, discutaient et bourdonnaient autour de lui, Fougas, souriant et serein, se mirait dans les yeux de Clémentine, qui le regardait aussi tendrement.

« Il faut en finir à la fin ! s’écria Virginie Sambucco, la sévère. Viens, Clémentine ! »

Fougas parut étonné.

« Elle n’habite donc pas chez nous ?

— Non, monsieur, elle demeure chez moi !