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du nôtre ; elle n’est pas votre fiancée, mais la mienne ; elle n’a jamais été la mère de votre enfant, et je compte qu’elle sera la mère des miens ! »

Fougas était de fer. Il saisit son rival par le bras, le fit pirouetter comme une toupie et se remit en face de la jeune fille.

« Es-tu Clémentine ? lui dit-il.

— Oui, monsieur.

— Vous êtes tous témoins qu’elle est ma Clémentine ! »

Léon revint à la charge et saisit le colonel par le collet de sa redingote, au risque de se faire briser contre les murs :

« Assez plaisanté, lui dit-il. Vous n’avez peut-être pas la prétention d’accaparer toutes les Clémentine de la terre ? Mademoiselle s’appelle Clémentine Sambucco ; elle est née à la Martinique, où vous n’avez jamais mis les pieds, si j’en crois ce que vous avez conté tout à l’heure. Elle a dix-huit ans…

— L’autre aussi !

— Eh ! l’autre en a soixante-quatre aujourd’hui, puisqu’elle en avait dix-huit en 1813. Mlle Sambucco est d’une famille honorable et connue. Son père, M. Sambucco, était magistrat ; son grand-père appartenait à l’administration de la guerre. Vous voyez qu’elle ne vous touche ni de près ni de loin ; et le bon sens et la politesse, sans parler de la