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L’ASSASSIN

de loin ! Et comme en ce temps-là, le pavillon ne servait à personne, j’ai pris sur moi de le loger ici.

MADAME PÉRARD, remonte à la chaise à gauche de la table.

Vous auriez pu demander la permission.

ANGÉLIQUE.

Madame aurait été obligée de me la refuser, tandis que, venant de moi, la chose ne compromettait personne. Madame ne l’a jamais aperçu ?

MADAME PÉRARD, s’assied.

Au moins vous auriez dû lui dire de se mieux cacher. Il passait la journée à la fenêtre et l’on ne pouvait faire un pas dans la grande allée sans apercevoir sa figure entre les rideaux.

ANGÉLIQUE, qui est remontée derrière la table.

Ça, c’est de l’indiscrétion. Mais pouvait-on prévoir que madame se promènerait tous les jours dans cette vilaine allée où elle ne va jamais ?

MADAME PÉRARD.

Angélique !

ANGÉLIQUE.

Madame m’excusera ! mais ces malheurs-là n’arrivent qu’à moi. C’est comme un fait exprès.

MADAME PÉRARD, se lève et descend à l’avant-scène, à gauche.

Taisez-vous ! Votre légèreté peut avoir des conséquences fatales. Il ne faudrait rien de plus pour faire manquer un mariage, ennuyeux sans doute, mais convenable à tous les points de vue, honorable même, et décidé depuis longtemps.

ANGÉLIQUE, descendant à l’avant-scène, au milieu.

Ah ben ! madame, si ce mari-là vous manquait, il ne