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L’ASSASSIN

ANGÉLIQUE, descend à droite de la table.

Il a perdu la tête !

Elle prend la chaise qui est entre la porte de droite et la draperie, et la met près de la table, puis remonte au dressoir.

ALFRED.

Angélique, je vous adjure de laisser un libre cours à mon improvisation !

Écrivant.

« Madame,

« Je suis un grand criminel, puisque j’ai fait pleurer vos beaux yeux. J’ai tué Alfred Ducamp, mais je suis prêt à le ressusciter, s’il est vrai que vous vous intéressiez à lui. Je vous aime. Vous êtes la beauté fatale qui enchaîne à tout jamais le cœur de l’artiste. Accordez-moi une heure d’audience, et si je trouve grâce auprès de mon juge… »

ANGÉLIQUE, redescend à droite de la table.

Aurez-vous bientôt fini ?

ALFRED.

Tout de suite. Nous glisserons ce billet sous sa serviette….. (Il enlève la tasse pour glisser le billet.) Et… (il se lève avec explosion.) Deux couverts ! Est-il vrai ? je déjeunerais avec elle ?

ANGÉLIQUE.

Oh ! que non pas ! C’est le couvert de M. Lecoincheux.

ALFRED.

Qu’appelles-tu un coincheux ?

ANGÉLIQUE.

M. Lecoincheux ? Mais c’est M. le procureur du roi !

ALFRED.

Ah ! Et il déjeune avec madame Pérard ?