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IV

VOYAGE EN ITALIE.


Germaine dormit peu la première nuit de ses noces. Elle était couchée dans un grand lit à baldaquin, au milieu d’une chambre inconnue. Une veilleuse d’albâtre pendue au plafond éclairait mal les tapisseries. Mille figures grimaçantes se détachaient de la muraille et semblaient danser autour du lit. Pour la première fois depuis vingt ans, la duchesse, qui ne s’était jamais éloignée de sa fille, lui manquait. Elle était remplacée par Mme de Villanera, grande ombre attentive, mais disgracieuse à faire peur. Dans un milieu si peu rassurant, la pauvre fille n’osait ni veiller ni dormir. Elle fermait les yeux pour ne pas voir les tapisseries, mais elle les rouvrait aussitôt. D’autres images plus effrayantes se glissaient jusque sous ses paupières. Elle croyait voir la Mort en personne, comme les imagiers du moyen âge l’ont représentée sur les missels. « Si je m’endors, pensait-elle, personne