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mari. Germaine assistait de son lit aux combats intérieurs qui bouleversaient la duchesse. À force de souffrir ensemble, la mère et la fille étaient arrivées à s’entendre sans rien dire et à n’avoir qu’une âme pour deux. Un jour, la malade déclara nettement qu’elle ne quitterait pas la France : « Ne suis-je pas bien ici ? dit-elle. À quoi bon agiter sur les grands chemins un flambeau qui va s’éteindre ? »

Mme de Villanera entra là-dessus avec le comte et M. Le Bris. « Chère comtesse, dit Germaine, tenez-vous absolument à m’envoyer en Italie ? Je suis bien mieux ici pour ce que j’ai à faire, et je ne voudrais pas que ma mère s’éloignât de Paris.

— Eh ! qu’elle y reste ! dit la comtesse avec sa vivacité espagnole. Nous n’avons pas besoin d’elle, et je vous soignerai, moi, mieux que personne. Vous êtes ma fille, entendez-vous ? et nous vous le prouverons. »

Le comte insista sur la nécessité du voyage, et le docteur fit chorus avec lui. « D’ailleurs, ajouta M. Le Bris, Mme la duchesse ne nous serait pas précisément utile. Deux malades dans une voiture n’avancent pas les affaires. Le voyage vous est bon, il fatiguerait Mme la duchesse. »

Au fond de l’âme, l’honnête garçon voulait épargner à la duchesse le spectacle de l’agonie de sa