un habit plus râpé que celui d’un maître d’écriture.
L’entrevue fut froide et solennelle. Mme de La Tour d’Embleuse ne pouvait vouloir aucun bien à des gens qui spéculaient sur la mort prochaine de sa fille. Le duc était plus à l’aise ; il essaya d’être charmant. Mais la raideur de la douairière paralysa toutes ses grâces, et il se sentit froid jusque dans le dos. Mme de Villanera, par une erreur qui se commet souvent aux premières rencontres, enveloppa dans un même jugement le duc et la duchesse. Elle les soupçonna d’empressement, et elle crut lire en eux une joie sordide. Cependant elle n’oublia pas les intérêts pressants qui l’amenaient, et elle exposa froidement le motif de sa démarche. Elle débattit, en notaire, toutes les conditions du mariage, et lorsqu’on fut d’accord sur tous les points, elle se leva de son fauteuil et dit d’une voix métallique :
« Monsieur le duc, madame la duchesse, j’ai l’honneur de vous demander la main de Mlle Germaine de La Tour d’Embleuse, votre fille, pour le comte Diego Gomez de Villanera, mon fils. »
Le duc répondit que sa fille était très-honorée du choix de M. de Villanera.
On fixa d’un commun accord le jour du mariage, et la duchesse alla chercher Germaine pour la présenter à la douairière. La pauvre enfant pensa mou-