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cratique entre deux bandeaux de cheveux gris. Elle écouta le récit de don Diego avec la condescendance roide et dédaigneuse des grandes vertus d’autrefois pour les petitesses d’aujourd’hui. De son côté, le comte ne fit rien pour atténuer ce qu’il y avait de répréhensible dans les calculs de son mariage. Ces deux personnes honnêtes, mais entraînées par la force des choses dans un de ces marchés scabreux qui se signent quelquefois à Paris, n’étaient préoccupées que des moyens de faire dignement une chose que leurs ancêtres n’auraient pas faite. La douairière n’assaisonna la conversation d’aucun reproche, même muet ; le temps des remontrances était passé : il ne s’agissait plus que d’assurer l’avenir de la maison en sauvant le nom des Villanera.

Lorsque toutes choses furent convenues, la comtesse monta dans son carrosse et se fit mener à l’hôtel de Sanglié. Les valets de pied du baron la conduisirent jusqu’à l’appartement de la duchesse. Sémiramis lui ouvrit la porte et l’introduisit au salon. M. et Mme de La Tour d’Embleuse la reçurent auprès d’un petit feu flambant, fait de matériaux étranges : deux planches de la cuisine, une chaise de paille et quelques champignons de portemanteau. La duchesse avait fait autant de toilette qu’elle avait pu. Sa robe de velours noir était bleue à tous les plis. Le duc portait le ruban de ses ordres sur