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des semences de mort ? Mais pardon, ce n’est ni le lieu ni le moment de développer une théorie nouvelle dont je suis l’inventeur et que je compte soumettre un de ces jours à l’Académie de médecine. Je veux seulement vous raconter un fait que j’ai observé.

— Parlez, cher docteur : c’est plaisir et profit d’écouter un savant tel que vous.

— Il y a cinq ans, madame, j’ai donné des soins à la femme d’un tailleur de la rue Richelieu, une pauvre petite créature abominablement phthisique. Son mari était un grand Allemand, solide, bien bâti et rouge comme une pomme. Ces gens-là s’adoraient. Ils ont eu, en 1849, un enfant qui n’a pas vécu. La femme est morte en 1850 : j’avais fait tout ce que j’avais pu pour la sauver. On m’a demandé le compte de mes visites, et j’ai passé deux ans sans retourner dans la maison. Le tailleur m’a fait chercher l’année dernière : je l’ai trouvé dans son lit, tellement changé, que je ne voulais pas le reconnaître. Il était phthisique au troisième degré. J’avisai une petite boulotte qui pleurait à son chevet. C’était sa nouvelle femme : il avait fait la sottise de se remarier. Le malade mourut, conformément au programme. La veuve a hérité de sa maladie. Je lui ai fait une visite hier, et quoique le mal ait été pris à temps, je ne réponds de rien. »

Mme Chermidy consigna sa porte à cinq heures