des dangers sans cesse renaissants. C’est dans le poumon que notre sang vient se mettre en contact immédiat avec l’air extérieur. Si l’on songeait que l’air est presque toujours ou trop froid, ou trop chaud, ou mélangé de gaz délétères, on ne respirerait pas une fois sans faire son testament. Un philosophe allemand qui a prolongé sa vie à force de prudence, le célèbre Kant, lorsqu’il faisait sa promenade hygiénique de tous les jours, avait soin de fermer la bouche et de respirer exclusivement par les narines, tant il craignait l’action directe de l’atmosphère ambiante sur ses poumons !
— Mais alors, cher docteur, nous sommes tous condamnés à mourir de la poitrine ?
— On en meurt beaucoup, madame, et les homœopathes n’y changent rien.
— Mais on guérit aussi ! Voyons : je suppose qu’un homme jeune et bien portant épouse une jeune et belle phthisique. Il l’emporte en Italie, il se dévoue à la guérir, il l’entoure des soins d’un homme comme vous. Est-ce qu’on ne pourrait pas en deux ou trois ans…
— Sauver le mari ? c’est possible. Encore n’en répondrais-je pas.
— Le mari ! le mari ! mais quel danger ?
— Danger de contagion, madame. Qui sait si les tubercules qui naissent dans les poumons d’un phthisique ne répandent pas dans l’air environnant