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ovale en chêne sculpté. La salle était revêtue de boiseries anciennes et de peintures modernes : un célèbre banquier de la Chaussée-d’Antin, qui maniait la brosse à ses moments perdus, avait offert à Mme Chermidy quatre grands panneaux de nature morte. Le plafond était une copie du Banquet des dieux exécutée à la Farnésine. Le tapis venait de Smyrne, et les jardinières de Macao. Un grand lustre flamand au ventre arrondi, aux bras maigres, s’accrochait impitoyablement au milieu du plafond, sans respect pour l’assemblée des dieux. Deux dressoirs sculptés par Knecht étalaient une profusion de vaisselle, de cristaux et d’argenterie. Sur la table, les réchauds étaient d’argent, le samovar de vermeil, les assiettes de vieux Chine, les flacons de Bohême et les verres de Venise. Les manches des couteaux provenaient d’un service de Saxe commandé par Louis XV.

Si M. Le Bris avait aimé les antithèses, il pouvait faire une comparaison assez intéressante entre le mobilier de la femme Chermidy et celui de Mme de La Tour d’Embleuse. Mais les médecins de Paris sont des philosophes imperturbables qui voyagent entre le luxe et la misère, sans s’étonner de rien, comme ils passent du chaud au froid sans jamais s’enrhumer.

Mme Chermidy était emmaillottée dans une douillette de satin blanc. Dans ce costume, elle res-