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— Mademoiselle, répondit-il en lui tendant la main, vous êtes une sainte.

— Oui ; l’on m’attend là-haut ; ma niche est toute prête. Je prierai Dieu pour vous, mon digne ami, qui ne priez guère. »

En parlant ainsi, sa voix avait je ne sais quoi d’ailé, d’aérien, de surnaturel ; quelque chose qui rappelait la sérénité des cieux. La duchesse tressaillit en l’écoutant : il lui semblait que l’âme de sa fille allait s’envoler comme un oiseau dont on a laissé la cage ouverte. Elle serra Germaine dans ses bras, et lui dit :

« Non, tu ne nous quitteras point ! Nous irons tous en Italie, et le soleil te guérira. M. de Villanera est un homme de cœur. »

La malade haussa légèrement les épaules, et répondit : « L’homme dont vous parlez ferait bien mieux de rester à Paris, puisqu’il y trouve son plaisir, et de me laisser tranquillement payer ma dette. Je sais à quoi je m’engage en prenant son nom. Que dirait-on, grand Dieu ! si je leur jouais le tour de guérir ? Mme Chermidy me ferait expulser de ce monde par autorité de justice. Docteur, est-ce que je serai forcée de voir M. de Villanera ? »

M. Le Bris répondit par un petit signe affirmatif. « Allons, dit-elle, je lui ferai bon visage. Quant à l’enfant, je l’embrasserai bien volontiers : j’ai toujours aimé les enfants. »