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Mais cette révélation glissa sur son cœur sans l’entamer.

Elle rouvrit les yeux et les tourna tristement vers le docteur. « Hé bien ! lui dit-elle, Germaine est donc condamnée sans ressource, puisque cette femme veut la faire épouser à son amant ? »

Le docteur essaya de lui persuader que toute espérance n’était pas perdue. Elle l’arrêta du geste, et lui dit : « Ne mentez pas, mon pauvre ami. Ces gens-là ont mis leur confiance en vous. Ils vous ont demandé une fille assez malade et assez désespérée pour qu’on n’eût pas à craindre de la voir guérir. Si elle vivait par quelque accident, si un jour elle venait se placer entre eux deux pour réclamer ses droits et chasser la maîtresse, M. de Villanera vous reprocherait de l’avoir trompé. Vous ne vous êtes pas exposé à cela. »

M. Le Bris ne put s’empêcher de rougir, car la duchesse disait vrai. Mais il se tira de ce mauvais pas en faisant l’éloge de don Diego. Il le dépeignit comme un noble cœur, un chevalier d’autrefois égaré dans notre siècle. « Croyez, madame, dit-il à la duchesse, que si notre chère malade peut être sauvée, elle le sera par son mari. Il ne la connaît pas ; il ne l’a jamais vue ; il en aime une autre, et c’est dans un espoir bien triste qu’il se décide à placer une femme légitime entre sa maîtresse et lui. Mais plus il a d’intérêt à attendre le jour de