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ami, que lorsqu’on a une seule fois laissé passer la veine, elle ne revient jamais. En refusant vos propositions, je renonce à toute espèce d’avenir, je me condamne à perpétuité.

— Acceptez donc, monsieur le duc, et ne défiez pas la fortune contraire. Quoi ! je vous apporte dans mes mains la santé pour Mme la duchesse, l’aisance pour vous, une fin douce et tranquille pour la pauvre enfant qui s’éteint dans des privations de toute sorte ; je relève votre maison qui croulait dans la poussière ; je vous donne un petit-fils tout fait, un enfant magnifique qui pourra joindre votre nom à celui de son père, et tout cela, à quel prix ? Moyennant une phrase de deux lignes insérée dans un acte de mariage ; et vous me repoussez comme un marchand de honte et un donneur de mauvais conseils ! Vous aimez mieux condamner votre fille, votre femme et vous-même, que de prêter votre nom à un enfant étranger ! Vous croiriez commettre un crime de lèse-noblesse ! Mais ne savez-vous pas à quel prix la noblesse s’est conservée en France et partout depuis les croisades ? Il faut admettre la raison d’État. Combien de noms sauvés par miracle ou par adresse ! Combien d’arbres généalogiques rajeunis par une greffe plébéienne !

— Mais presque tous, cher docteur. Je vous en citerai plus de vingt sans sortir de la rue. D’ailleurs les Villanera sont plus que bons : on peut s’allier à