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Le duc se leva sur son séant : « Quoi donc ? Vous me faites peur !

Mme la duchesse m’inquiète depuis quelques mois.

— Ah ! pour le coup, docteur, vous abusez des mauvais augures. La duchesse, grâce à Dieu, est en bon point, et je voudrais me porter comme elle. »

Le docteur entra dans des détails qui abattirent l’insouciance et la légèreté du vieillard. Il se vit seul sur la terre, et un frisson le saisit. Sa voix baissa d’un ton ; il s’attacha à la main du docteur comme un noyé à la dernière branche. « Mon ami, lui dit-il, sauvez-moi ! Je veux dire, sauvez la duchesse ! Je n’ai plus qu’elle au monde. Qu’est-ce que je deviendrais ? C’est un ange, mon ange gardien ! Dites-moi ce qu’il faut faire pour la guérir. J’obéirai en esclave.

— Monsieur le duc, il faut à Mme la duchesse une vie calme et facile, sans émotions et surtout sans privations ; un régime doux, des aliments choisis et variés, une maison confortable, une bonne voiture….

— Et la lune, n’est-ce pas ? cria le duc avec impatience. Je vous croyais plus d’esprit, docteur, et de meilleurs yeux. Voiture ! maison ! une bonne nourriture ! Allez me les chercher si vous voulez que je les lui donne ! »

Le docteur répondit sans se troubler : « Je vous