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avait jailli sur les vêtements, sur les draps, sur les meubles et partout. Une large mare figée devant la cheminée annonçait que la malheureuse s’était frappée là. Une traînée d’un rouge sombre montrait qu’elle avait eu la force de marcher jusqu’à son lit.

La femme de chambre, qui avait appelé la justice et ameuté le voisinage, ne criait plus. On aurait dit qu’elle avait dépensé sa fureur en épuisant ses forces. Accroupie dans un coin de la chambre, les yeux attachés sur le cadavre de sa maîtresse, elle regardait aller et venir les hommes de loi. L’arrivée du comte et du docteur Le Bris ne l’éveilla point de sa torpeur.

M. Stevens, suivi de son greffier qui l’avait devancé sur le théâtre du crime, releva l’état des lieux et dicta la description du cadavre avec l’impassibilité de la justice. Le docteur fut prié de concourir à l’enquête. Il commença par déclarer tout ce qu’il savait, exposa sommairement les causes qui avaient pu pousser Mme Chermidy à se donner la mort, raconta la conversation qu’il avait eue avec elle, et récita le testament qu’il avait porté lui-même à M. de Villanera. Les déclarations de la morte, l’endroit où son corps avait été trouvé, l’arme qui l’avait frappée et qui lui appartenait, les portes de la maison fermées, enfin le voisinage de la femme de chambre qui n’avait entendu aucun