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ternellement au front, et passa chez M. de La Tour d’Embleuse.

Le duc était encore au lit. Sa figure n’était pas faite et il portait ses soixante-trois ans.

« Eh bien ! beau docteur, dit-il en riant aux éclats, quelle année nous apportez-vous ? La Fortune voudra-t-elle enfin de moi ? Ah ! friponne, si jamais je te tiens ! Vous êtes témoin, docteur, que je l’attends dans mon lit.

— Monsieur le duc, répondit le docteur, puisque nous sommes seuls ensemble, nous pouvons causer de choses sérieuses. Je ne vous ai pas caché l’état de mademoiselle votre fille. »

Le duc fit une petite moue sentimentale et dit : « Vraiment, docteur, il n’y a plus rien à espérer ? Pas de fausse modestie : vous êtes capable d’un miracle ! »

M. Le Bris hocha tristement la tête. « Tout ce qui est en mon pouvoir, reprit-il, est d’adoucir ses derniers jours.

— Pauvre petite ! Figurez-vous, cher docteur, qu’elle tousse à me réveiller toutes les nuits. Elle doit souffrir cruellement, quoiqu’elle s’en défende. S’il n’y a plus aucun espoir, sa dernière heure sera une heure de délivrance.

— Ce n’est pas tout ce que j’avais à vous dire, et pardonnez-moi si je commence l’année par de tristes nouvelles. »