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nalement le poignard corse de Mme Chermidy, essaya la pointe sur le bout de son doigt, et fit ployer la lame sur le plancher. Mme Chermidy ne regardait même pas : elle attendait le résultat de sa délibération.

« J’ai mon affaire, dit-il. J’aimerais mieux rester ici que de m’en aller en Turquie, parce que nos gens sont mieux traités à Corfou ; parce que j’ai appris un peu d’italien, et que je n’apprendrai pas le turc ; enfin, parce que le jardin et la maison que vous avez loués sont à ma convenance.

— Comment diable veux-tu … ?

— J’ai trouvé le moyen. Au lieu de donner le coup de couteau à madame, je vous le donne, à vous. D’abord, je touche cent mille francs et non plus cinquante mille. Ensuite, personne ne s’avisera de m’accuser ou de me poursuivre, puisque vous avez fait votre testament pour vous suicider cette nuit. On vous trouvera dans votre lit, percée de votre couteau, et l’on verra que vous êtes de parole. Enfin, soit dit sans vous offenser, j’aime mieux tuer une coquine comme vous qu’une honnête femme comme ma maîtresse, qui m’a toujours bien traité. C’est un premier pas que je vais essayer dans le bon chemin, et j’espère que le Dieu d’Abraham et de Jacob me saura gré d’avoir fait sa besogne.