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était tombée en quelques endroits, et la livrée fluette de Mantoux se faufilait sans accroc dans l’enceinte prohibée.

Le 26 septembre, vers quatre heures du soir, ce coquin mélancolique rêvait à son malheur en longeant la clôture. Il se rappelait avec une douceur amère ses premières entrevues avec le Tas et l’accueil obligeant de Mme Chermidy. Lorsqu’il comparait sa situation présente à celle qu’il avait rêvée, il se trouvait le plus malheureux des hommes ; car on croit avoir perdu ce qu’on a manqué de gagner. L’apparition d’une masse énorme qui se mouvait pesamment dans le jardin rompit le cours de ses idées. Il se frotta les yeux et se demanda un instant s’il voyait le Tas ou son ombre : mais les ombres n’ont pas tant de corps. Le Tas l’aperçut et lui fit signe d’accourir. Elle songeait justement au moyen de le rencontrer.

« Hé bien ! lui dit-elle, vous voilà, bel infirmier ? Vous avez bien soigné votre maîtresse ; elle est guérie !

Il répondit avec un gros soupir : « Peu de chance !

— Nous sommes seuls, reprit le Tas, personne ne peut nous entendre, et il n’y a pas de temps à perdre. Es-tu content de voir que ta maîtresse se porte bien ?

— Certainement, mademoiselle. Pourtant votre dame m’avait promis autre chose.