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lère les propos insolents de cette femme et ses prétentions monstrueuses. Le docteur fit chorus avec elle, et la vieille comtesse regrettait hautement de n’avoir pas été là pour jeter cette drôlesse à la porte ou à la mer : la mer était une des portes du jardin. Mais don Diego, au lieu d’épouser la querelle de toute la maison, s’appliqua à calmer les colères et à panser les blessures. Il défendit son ancienne maîtresse, ou plutôt il la plaignit en galant homme qui n’aime plus, mais qui se flatte d’être encore aimé. Il remplit ce devoir avec une telle délicatesse, que Germaine lui en sut gré, car elle apprécia une fois de plus la droiture et la fermeté de son âme. Elle lui permit de donner sa pitié à Mme Chermidy, parce qu’elle était bien sûre de posséder tout son amour.

La douairière était beaucoup moins tolérante. La revendication de l’enfant et la menace d’un procès scandaleux l’avaient exaspérée. Elle ne parlait de rien moins que de livrer la veuve aux magistrats des Sept-Iles, et de la faire expulser honteusement comme aventurière. « M. Stevens est notre ami, disait-elle ; il ne nous refusera pas ce petit service. » Elle trouvait que la visite de Mme Chermidy à Germaine avait tous les caractères d’une tentative de meurtre ; car enfin la présence d’une créature si venimeuse pouvait tuer une convalescente. Le docteur ne dit pas non.