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et du repos, de la solitude et de la compagnie, de la clarté éblouissante des jours et de la douce lueur des nuits. Ses petites mains s’attachaient joyeusement à tout ce qui l’entourait. Elle accablait de ses caresses son mari, sa belle-mère, son enfant et ses amis. Elle avait besoin d’épancher son bonheur en mille tendresses. Quelquefois elle pleurait sans raison. Mais c’étaient de douces larmes. Le petit Gomez venait les becqueter au bord de ses yeux comme un oiseau boit la rosée dans le calice d’une fleur.

Tout est plaisir aux convalescents. Les fonctions les plus indifférentes de la vie sont une source de jouissances ineffables pour l’homme qui a failli mourir. Tous ses sens vibrent délicieusement au moindre contact du monde extérieur. La chaleur du soleil lui paraît plus douce qu’un manteau d’hermine ; la lumière réjouit ses yeux comme une caresse ; le parfum des fleurs l’enivre, les bruits de la nature arrivent à son oreille comme une suave mélodie, et le pain lui semble bon.

Ceux qui avaient partagé les souffrances de Germaine se sentaient renaître avec elle. Sa convalescence eut bientôt rétabli tous les associés de ses douleurs. Il n’y eut plus autour d’elle que des fronts sans nuage, et la joie fit battre tous les cœurs à l’unisson. On oublia tout ce qu’on avait enduré de fatigues et d’angoisses ; la gaieté fut reine au logis ;