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le besoin. Il étudia, à travers les aveux et les réticences du vieillard, le singulier caractère de Mme Chermidy.

L’autorité d’un esprit sain est toute-puissante sur un cerveau malade. Après deux heures de conversation, M. de La Tour d’Embleuse débrouilla le chaos de ses idées, pleura la mort de sa fille, craignit pour la santé de sa femme, regretta les sottises qu’il avait faites, et estima la veuve Chermidy à sa juste valeur. M. de Sanglié le reconduisit à sa porte, bien pansé, sinon bien guéri.

Le lendemain, de bonne heure, le baron fit une visite à la duchesse. Il arrêta sur le seuil de la porte le vieux duc qui voulait sortir, et il le força de rentrer avec lui. Il ne le quitta point des yeux pendant trois jours ; il le promena, l’amusa, et parvint à le distraire de l’unique pensée qui l’agitait. Le 16 septembre, il le conduisit lui-même à l’hôtel de l’impitoyable Honorine, et lui prouva, parlant à la personne de son concierge, qu’elle était partie avec le Tas pour les îles Ioniennes.

Le duc fut moins ému de cette nouvelle qu’on n’aurait pu s’y attendre. Il vécut paisiblement enfermé chez lui, s’occupa beaucoup de sa femme, et lui démontra, avec une délicatesse extrême, que Germaine n’avait jamais été guérie et qu’on devait s’attendre à tout. Il s’intéressa aux moindres détails du ménage, reconnut la nécessité de quelques em-