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son mari, le prit par les deux mains et lui dit d’une voix étouffée :

« Don Diego, le saviez-vous ? »

Il répondit : « Non, Germaine. Si je l’avais su, je vous l’aurais appris. Je n’ai pas de secrets pour vous.

— Et que dites-vous de la nouvelle ? Vous a-t-elle gêné ou soulagé ?

— Je ne sais que répondre, et vous me jetez dans un cruel embarras. Laissez-moi le temps de me remettre et de compter avec moi-même. Cet événement ne peut me faire aucun plaisir, vous le savez bien. Mais si je vous dis qu’il me gêne, vous en conclurez que j’ai pris des engagements pour cette fatale échéance. N’est-ce pas là ce que vous pensez ?

— Je ne suis pas bien sûr de ce que je pense, don Diego. Mon cœur bat si fort, qu’il me serait difficile d’entendre autre chose. La seule idée que je vois clairement, c’est que cette femme est libre. Si elle vous a promis d’être bientôt veuve, elle a tenu sa parole avant vous. Elle arrive la première au rendez-vous que vous lui avez donné, et je crains…

— Vous craignez ?…

— Je crains d’être dans mon tort, puisque ma vie vous sépare de votre bonheur, et que ma santé vous ôte jusqu’à l’espérance.

— Votre vie et votre santé sont des présents de