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la malade, et ce diable d’arsenic lui rappelait Mme Chermidy. Mathieu Mantoux, docteur moins timoré, accéléra les effets de l’iode et la guérison de Germaine.

Germaine aspira de l’iode pur depuis le 1er août jusqu’au 1er septembre. Le docteur assistait chaque matin à l’inspiration ; M. Delviniotis lui tenait souvent compagnie. Ce mode de traitement n’est pas infaillible, mais il est doux et facile. Un courant d’air chaud dissout lentement un centigramme d’iode, et l’apporte sans effort et sans douleur jusque dans les poumons. L’iode pur n’enivre pas les malades comme la teinture d’iode ; il ne dessèche pas la bouche comme l’éther iodhydrique ; il ne provoque pas la toux. Son seul défaut est de laisser dans la bouche un petit goût de rouille, auquel on se fait aisément. M. Le Bris et M. Delviniotis accoutumèrent doucement Germaine à ce médicament nouveau. Dans son impatience de guérir, elle aurait voulu brusquer son mal et l’emporter de vive force ; mais ils ne lui permirent qu’une inspiration tous les matins, et de très-courte durée : trois minutes, quatre au plus. Avec le temps, ils augmentèrent la dose, et, à mesure que la guérison s’avançait, ils donnèrent jusqu’à deux centigrammes par jour.

La cure marchait avec une rapidité incroyable, grâce à la collaboration discrète de Mathieu Mantoux. Un étranger qui se serait fait présenter à la