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joindre leurs regrets à la douleur bien légitime que vous causera la perte du commandant Chermidy.

Une odieuse trahison a enlevé à la France un de ses officiers les plus honorables et les plus expérimentés : à vous, madame, un mari dont chacun pouvait apprécier la bonté et la douceur ; à nous, un chef ou plutôt un camarade qui tenait à honneur de nous alléger du poids du service en se réservant la plus lourde part.

En vous renvoyant les insignes de son grade qu’il avait conquis si laborieusement, notre seul regret, madame, est de ne pouvoir y joindre cette étoile des braves qu’il méritait depuis longtemps par la durée comme par l’importance de ses services, et qui l’attendait sans doute au port, à la fin d’une campagne que nous achèverons sans lui.

C’est une faible consolation, madame, dans une douleur comme la vôtre, que le plaisir de la vengeance. Cependant nous sommes fiers de pouvoir vous dire que nous avons fait à notre brave commandant de glorieuses funérailles. Lorsque M. le consul et les quatre matelots qui avaient été les témoins du crime nous en apportèrent la nouvelle à bord, le plus ancien des enseignes de vaisseau, succédant à l’excellent officier que nous avions perdu, fit évacuer les personnes, et les marchandises des factoreries européennes, et nous commençâmes