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s’il voulait de l’eau pour se laver, si l’on pouvait lui faire respirer quelque chose ; et, tout en parlant, ils tirèrent leurs petits couteaux de leurs poches et lui coupèrent le cou sans bruit, sans scandale, jusqu’à ce que la tête fût complètement détachée du tronc.

C’est le consul qui a raconté cette histoire. Il n’en aurait parlé à personne, je le crains bien, sans le secours des quatre matelots qui lui sauvèrent la vie et le ramenèrent à bord. Je m’arrête ici ; la pièce n’est plus intéressante dès l’instant où le héros est enterré. Vous saurez la suite par les journaux et par la lettre ci-jointe que les officiers de la Naïade ont pris la peine de m’adresser. Je regrette sincèrement la mort du mandarin Gou-Ly. S’il vivait encore, je lui ferais une pension de nids d’hirondelles pour le reste de ses jours. Depuis que mon bonheur dépend d’un double veuvage, je me suis toujours promis de partager un million entre les âmes charitables qui me délivreraient de mes ennemis. Il y avait cinq cent mille francs dans mon secrétaire pour ce mandarin qui n’est plus.

Tombeau des secrets, vous brûlerez ma lettre, n’est-il pas vrai ? Brûlez aussi les journaux qui parleront de cette affaire. Il ne faut pas que don Diego apprenne que je suis libre tant qu’il sera enchaîné lui-même. Épargnons à nos amis des regrets trop cruels. Surtout ne lui dites pas que le noir m’embellit.

Soignez bien la personne à qui vous vous êtes