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Kiang, avaient malmené deux missionnaires français. Le mandarin gouverneur, ou père de la ville, le puissant Gou-Ly, consacrait tous ses loisirs à faire des niches aux étrangers. Il y a trois factoreries européennes dans ce lieu de plaisance. Un Français qui achète de la soie exerçait les fonctions d’agent consulaire. Il avait un drapeau devant sa porte et les missionnaires logeaient chez lui. Gou-Ly fit arrêter les deux prêtres et les accusa d’avoir prêché une religion étrangère. Ils auraient eu mauvaise grâce à s’en défendre, puisqu’ils étaient venus précisément pour cela. Ils furent condamnés ; et le bruit courut qu’on les avait mis à mort. C’est dans ces circonstances que l’amiral envoya la Naïade pour voir un peu ce qui se passait. Le commandant fit venir Gou-Ly à son bord : vous représentez-vous mon mari en tête-à-tête avec ce Chinois ? Gou-Ly protesta que les missionnaires se portaient bien, mais qu’ils avaient enfreint les lois du pays et qu’ils devaient rester six mois en prison. Mon mari demanda à les voir ; on offrit de les lui montrer à travers les grilles. Il se transporta le soir même aux portes de la prison, avec une compagnie de débarquement. Il vit deux missionnaires en habit ecclésiastique, qui gesticulaient à la fenêtre. Le consul français les reconnut, et tout le monde fut content.

Mais le lendemain on vint apprendre au consul