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d’herbes aromatiques et de plantes calmantes infusées dans une teinture d’iode, introduisant le médicament jusque dans les poumons, accoutument les organes les plus délicats à la présence d’un corps étranger, et préparent le malade à aspirer l’iode pur à travers les tubes de l’appareil. Par malheur, l’appareil arriva en morceaux, quoiqu’il eût été emballé par le duc lui-même et apporté avec des soins infinis par le nouveau domestique. Il fallut en demander un autre, et cela prit du temps.

Au bout d’un mois de ce traitement anodin, Germaine éprouvait déjà un mieux sensible. Elle était moins faible pendant le jour ; elle portait plus légèrement les fatigues d’une longue promenade ; elle revenait moins souvent à son lit de repos. Son appétit était plus vif et surtout plus constant ; elle ne repoussait plus les aliments après y avoir goûté. Elle mangeait, digérait et dormait d’assez bon cœur. La fièvre du soir était bien calmée ; les sueurs nocturnes qui inondent tous les phthisiques diminuaient un peu tous les jours.

Le cœur de la malade ne tarda pas à entrer aussi en convalescence. Son désespoir, son humeur farouche et sa haine de ceux qui l’aimaient, firent place à une mélancolie douce et bienveillante. Elle était si heureuse de se sentir renaître, qu’elle aurait voulu remercier le ciel et la terre.

Les convalescents sont de grands enfants qui