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La splendeur de la maison l’éblouit ; la dignité sévère de Mme Chermidy lui imposa sérieusement. La belle scélérate s’était fait un visage de procureur impérial. Elle le fit comparaître devant elle, et l’interrogea sur son passé en femme qu’on ne trompe point. Il mentit comme un prospectus, et elle eut soin de le croire sur parole. Lorsqu’il eut fourni tous les renseignements désirables, elle lui dit :

« Mon garçon, la place que je veux vous donner est une place de confiance. Un de mes amis, M. le duc de La Tour d’Embleuse, cherche un domestique pour sa fille qui se meurt en pays étranger. Il y aura de bons gages pendant un an ou deux, et 1200 francs de rente viagère après la mort de la jeune dame. Elle est condamnée par tous les médecins de Paris. Les gages vous seront payés par la famille ; quant à la rente, c’est moi qui en réponds. Comportez-vous en bon serviteur, et attendez patiemment la fin : vous ne perdrez rien pour attendre. »

Mantoux jura sur le Dieu de ses pères qu’il soignerait la jeune dame comme une sœur, et qu’il la forcerait de vivre cent ans.

« C’est bien, reprit Mme Chermidy. Vous nous servirez ce soir, et je vous présenterai à M. le duc de La Tour d’Embleuse. Montrez-vous à lui tel que vous êtes, et je réponds qu’il vous prendra. »

Elle ajouta en elle-même : « Quoi qu’il arrive, ce