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dans le Midi. Les autorités de la ville le connaissaient bien et s’intéressaient à son sort ; il recevait de temps en temps la visite de M. le commissaire de police. Cependant l’ouvrage n’abondait pas chez lui, et peu de maisons lui étaient ouvertes.

Le Tas compatit à ses chagrins et lui demanda pourquoi il n’allait pas chercher fortune ailleurs.

Il répondit mélancoliquement qu’il n’avait ni le goût ni le moyen de voyager. Il était là pour longtemps. Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute.

« Même quand il n’y a rien à brouter ? » dit le Tas.

Il inclina la tête pour toute réponse.

Le Tas lui dit : « Si je me connais en physionomie, vous êtes un brave homme comme je suis une bonne fille. Pourquoi ne vous remettez-vous pas en maison, puisque vous avez déjà servi ? Moi, je suis en condition à Paris chez une dame seule, qui me traite bien ; on pourrait vous trouver une place.

— Je vous remercie de tout mon cœur, reprit-il, mais le séjour de Paris m’est défendu.

— Par le médecin ?

— Oui ; j’ai la poitrine délicate.

— Justement la place n’est pas à Paris. C’est hors de France, vers la Turquie, là-bas, dans un pays où l’on guérit les poitrinaires, en les mettant chauffer au soleil.