française. Il était chef de bureau à la préfecture de police.
Mme Chermidy lui porta elle-même une tasse de thé qu’elle sucra d’un sourire ineffable. Elle causa longtemps avec lui, le força d’épuiser son répertoire et prit le plus vif intérêt à tout ce qu’il voulut bien raconter. Pour la première fois depuis longtemps, elle fit une injustice à ses autres fidèles et se départit de ses habitudes d’impartialité.
L’excellent homme était aux anges et secouait le tabac de son jabot avec une satisfaction visible.
Cependant, comme il n’est si bonne compagnie qu’il ne faille quitter, M. Domet se dirigea discrètement vers la porte à minuit moins quelques minutes. Il y avait encore une vingtaine de personnes dans le salon. Mme Chermidy le rappela tout haut, avec la gracieuse effronterie d’une maîtresse de maison qui ne pardonne pas aux déserteurs.
« Cher monsieur Domet, lui dit-elle, vous avez été trop charmant pour que je vous rende sitôt votre liberté. Venez ici, à côté de moi, et contez-moi encore une de ces histoires que vous contez si bien. »
L’excellent homme obéit de bonne grâce, quoiqu’il eût pour principe de se coucher tôt et de se lever matin. Mais il protesta qu’il venait de vider son sac et, qu’à moins d’inventer, il n’avait plus rien à dire. Quelques amis de la maison firent cer-