il faut partir de là. Un crime ne profite jamais à son auteur ; il ne sert qu’aux autres. On tue un riche sur la grande route, et l’on trouve cent sous dans ses poches. Le reste s’en va aux héritiers.
— Mais ici, c’est moi qui hérite !
— De rien, si l’on nous prend sur le fait. Écoute-moi. D’abord, elle peut mourir de sa belle mort. Ensuite, si quelqu’un pousse à la roue, il faut que nous n’y soyons pour rien.
— Comment faire ?
— Intéresser quelqu’un à la mort de Germaine. Suppose un malade qui dirait à ses domestiques : mes enfants, soignez-moi bien : le jour de ma mort, vous aurez tous mille francs de rente. Crois-tu que cet homme-là aurait longtemps à vivre ? Il se trouverait dans le nombre un gaillard intelligent qui exécuterait à sa façon les ordonnances du médecin. On lui donnerait ses mille francs de rente, et les héritiers…
— Hériteraient, j’entends bien. Mais nous n’avons qu’un domestique à choisir. Si nous allions tomber sur un honnête homme !
— Il y en a donc ?
— Le Tas, tu calomnies le genre humain. Il y a beaucoup d’hommes qui ne joueraient pas leur tête pour mille francs de rente.
— Moi, je suis sûre que si nous envoyions là-bas