d’hirondelles. Que suis-je ici moi-même ? Un pauvre petit martinet chassé par le froid. Ma chambre est la mieux close de toute la maison. Elle est grande comme la chambre des députés, et peinte à l’huile du haut en bas. J’aime mieux cela que du papier ; c’est plus propre, et surtout plus frais. M. de Villanera m’a fait apporter de Corfou un mobilier tout neuf, de fabrique anglaise. Mon lit, mes chaises et mes fauteuils se promènent à l’aise dans cette immensité. La bonne comtesse couche dans une pièce voisine, auprès du petit marquis. Quand je dis qu’elle y couche, c’est pour ne pas la mettre en colère. Je la vois à mes côtés à l’heure où je m’endors, je la retrouve à la même place en ouvrant les yeux ; mais il ne fait pas bon lui dire qu’elle a passé la nuit hors de son lit. Le docteur est plus loin, au même étage. On l’a installé le plus confortablement qu’on a pu. Ceux qui soignent les autres ont l’habitude de se soigner eux-mêmes. M. de Villanera perche je ne sais où, sous le toit. Y a-t-il véritablement un toit ? Nos domestiques grecs et italiens dorment en plein air : c’est la coutume du pays.
Mes fenêtres sont exposées au levant et au midi : j’en ai quatre. L’air et la lumière ont leurs grandes entrées chez moi dès neuf heures du matin. On me lève, on m’habille, et l’on ouvre les fenêtres une à une pour que l’air de la mer ne me surprenne pas