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noux devant une image vénérée. Germaine n’est pas autre chose ici-bas : la parfaite image des saintes du Paradis. Quand saint Ignace et ses glorieux compagnons s’enrôlèrent sous l’étendard de la mère de Dieu, ils donnèrent à tous les hommes l’exemple chevaleresque de l’amour pur.

Lorsqu’elle sera guérie, ah ! nous verrons. Attendez seulement que la pauvre petite vierge pâle ait repris les couleurs de la jeunesse ! Aujourd’hui, son corps n’est qu’une cage de cristal transparent avec une âme au fond. Mais lorsqu’un sang régénéré coulera dans ses veines, quand l’air du ciel réjouira sa poitrine, quand les parfums généreux de la campagne parleront à son cœur et feront battre ses tempes ; quand le pain et le vin, ces présents de Dieu, auront réparé ses forces ; quand une vigueur impatiente la fera courir à perte d’haleine sous les grands orangers du jardin, alors elle entrera dans une beauté nouvelle, et don Diego a des yeux. Il saura faire une différence entre ses amours d’autrefois et son bonheur présent. Je n’aurai pas besoin de lui montrer combien une beauté noble et chaste, rehaussée de tout l’éclat de la race et de toute la splendeur de la vertu, est supérieure aux agréments effrontés d’une rouée. Il est en bon chemin. Depuis tantôt quatre mois que nous avons quitté Paris, il n’a ni écrit ni reçu une lettre ; l’oubli se fait dans son cœur loin de l’indigne qui le