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contré les vôtres pour la première fois ? Mais le pauvre garçon s’immole littéralement à son devoir. Quel mari, madame, pour celle qui sera sa femme définitive !

Les journaux nous ont apporté des nouvelles de Chine que vous avez dû lire avec autant d’intérêt que nous. Il paraît que la nation la plus camarde de la terre a traité légèrement deux missionnaires français, et que la Naïade s’est mise en route pour punir les coupables. Si la Naïade n’a pas changé de commandant, nous attendrons avec impatience les nouvelles de l’expédition. Chacun pour soi, Dieu pour tous. Je souhaite toutes les prospérités imaginables à mes amis, sans toutefois demander la mort de personne. Les Chinois sont, dit-on, de mauvais artilleurs, quoiqu’ils se vantent d’avoir inventé la poudre. Cependant il ne faut qu’un boulet clairvoyant pour faire bien des heureux.

Adieu, madame. Si je vous écrivais comme je vous aime, ma lettre ne finirait pas. Mais, après le plaisir de causer avec vous, il faut me rendre au devoir qui m’appelle dans la chambre voisine. Plaisir, devoir ! deux chevaux bien difficiles à atteler ensemble. Mais je fais de mon mieux, et si je n’arrive pas à concilier toutes choses, c’est qu’un homme n’a pas ses coudées franches entre l’enclume et le marteau. Aimez-moi si vous pouvez, plaignez-moi si vous voulez, ne me maudissez pas,