Page:About - Germaine.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment qu’un jeune ambitieux qui veut arriver par les femmes. Il était rare au club, et il n’y jouait plus. Le soin de sa toilette occupait toutes ses matinées. Il avait repris l’habitude du cheval, et il se promenait au Bois tous les jours de quatre à six. Il dînait avec sa femme toutes les fois qu’il n’était pas invité chez Mme Chermidy. Il allait le soir dans le monde pour la rencontrer ; et aussitôt qu’elle avait pris sa sortie du bal, il venait dire bonsoir à sa femme et se mettre au lit. La peur de compromettre celle qu’il aimait lui rendit les habitudes de discrétion qui avaient voilé les premiers désordres de sa vie, et la duchesse le crut hors de danger au moment où il était perdu sans remède.

Mme Chermidy, grande artiste en séduction, affectait de le traiter avec une tendresse filiale. Elle le recevait à toute heure, même à l’heure de sa toilette. Elle ne lui refusait ni sa main ni son front à baiser ; elle le choyait doucement, l’écoutait avec complaisance, acceptait ses caresses comme des marques de générosité, ne témoignait aucune crainte, et ne semblait pas soupçonner le sentiment brutal qu’elle attisait tous les jours. Pour le tenir à distance, elle n’employait qu’une seule arme : l’humilité. Elle était impitoyablement respectueuse. Elle se laissait donner tous les noms que l’amour peut inspirer à un homme, mais elle n’oublia pas une fois de l’appeler monsieur le duc. Le