Page:About - Germaine.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

hommes le traitèrent avec considération ; les femmes, avec bienveillance. Dans quel pays ont-elles manqué d’indulgence pour les mauvais sujets ? On le regarda comme un voyageur qui avait traversé des pays inconnus. Cependant, aucune femme n’osa lui demander ses impressions de voyage. Il se remit sans embarras au ton de la bonne compagnie, car il unissait à tous les défauts de la jeunesse cette flexibilité d’esprit qui en est la plus belle parure. On trouva en lui un homme digne de son nom et de sa fortune, et l’on comprit le choix de M. de Villanera, qui l’avait accepté pour beau-père.

Le baron lui avait promis des plaisirs plus vifs : il tint parole. Il ne l’enferma pas dans le faubourg comme dans une forteresse ; il lui fit voir un peuple moins collet-monté. Il le conduisit sur la lisière du grand monde, dans quelques-uns de ces salons dont on médit sans preuves, mais non sans raison. Il le présenta à des veuves dont le mari n’était jamais venu à Paris, à des femmes légitimement mariées, mais brouillées avec leur famille, à des marquises exilées du faubourg à la suite d’une action d’éclat, à des personnes honorables qui menaient grand train sans fortune connue. Cette société mitoyenne touche par un côté au monde et par l’autre au demi-monde. Je ne conseillerai pas à une mère d’y conduire sa fille, mais bien des fils y