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nombre d’anciennes connaissances qui avaient pris l’habitude de détourner la tête à sa rencontre. On l’invita dans quelques-uns de ces salons du faubourg Montmartre, où les hommes les plus élégants et les plus honorables vont quelquefois porter la bonne compagnie et chercher la mauvaise. Il retrouva çà et là des meubles qu’il avait achetés de son argent ; il regarda l’heure à des pendules dont il avait payé la facture. La rage du jeu, qui sommeillait en lui depuis plusieurs années, se réveilla plus ardente qu’autrefois ; mais il joua en dupe, autour de ces tapis suspects où la police vient de temps en temps balayer les enjeux. Ce monde dangereux, qui excelle à flatter tous les vices dont il vit, ménagea une rentrée triomphale au duc de La Tour d’Embleuse. On applaudit en lui cette jeunesse posthume qui sortait de la misère comme Lazare de son tombeau. On lui prouva qu’il avait vingt ans ; il essaya de se le prouver à lui-même. Il se remit à souper, au grand détriment de son estomac ; il but du vin de Champagne, fuma des cigares et cassa des bouteilles. Dans ces sortes de réunions, la dignité reste au vestiaire. Cependant les nouveaux débarqués de la province, les étrangers égarés à Paris ou les fils de famille échappés de tutelle, admirèrent les grandes façons et la tournure aristocratique de ce gentilhomme déchu. Les hommes le respectaient plus qu’il ne se respectait lui-même ;