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par des réjouissances variées la guérison de sa fille. Dans l’âge de la sagesse, ce vieillard, dont on eût respecté les cheveux blancs s’il n’avait pris soin de les teindre, résistait mieux qu’un jeune homme à toutes les fatigues du plaisir. On devinait aisément qu’il serait plus tôt au bout de ses écus qu’au bout de ses besoins et de ses forces. Les hommes qui sont entrés tard dans la vie trouvent des réserves extraordinaires pour leurs dernières années.

Il avait peu d’argent comptant, tout millionnaire qu’il était. Le premier semestre de ses rentes devait échoir au 22 juillet ; en attendant, il fallait vivre sur les 20 000 fr. de la corbeille. C’était assez pour le ménage et pour les petites dettes, qui attendent moins patiemment que les grosses. Si la duchesse avait eu la disposition de cette modeste fortune, elle aurait mis la maison sur un pied honorable ; mais le duc avait toujours tenu l’argent sous sa clef, lorsqu’il y avait eu de l’argent au logis. Il satisfit peu de créanciers ; il refusa poliment d’acheter des meubles, et garda, en dépit de la duchesse et de la raison, un appartement de 12 000 francs, où il n’était presque jamais. De temps en temps il donnait un louis à Sémiramis pour les dépenses de la cuisine, mais il ne songea pas à demander combien on lui devait pour ses gages. Il acheta deux ou trois robes magnifiques à la duchesse, qui manquait du linge le plus nécessaire. Ce qu’il employait chaque jour à