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gage que c’est plaisir de servir un maître riche et généreux.

Ces messieurs formaient un groupe assez pittoresque autour d’une des bouches du calorifère. Les plus matineux avaient déjà la grande livrée ; les autres portaient encore le gilet à manches, qui est la petite tenue des domestiques. Le valet de chambre était tout de noir habillé, avec des chaussons de lisière ; le jardinier ressemblait à un villageois endimanché ; le cocher était en veste de tricot et en chapeau galonné ; le suisse, en baudrier d’or et en sabots. On apercevait çà et là, le long des murs, un fouet, une étrille, un bâton à cirer, une tête de loup, et des plumeaux dont je ne sais pas le nombre.

Le maître dormait jusqu’à midi, en homme qui a passé la nuit au club : on avait bien le temps de se mettre à l’ouvrage. Chacun faisait d’avance emploi de son argent, et les châteaux en Espagne allaient bon train. Tous les hommes, petits et grands, sont de la famille de Perrette qui portait un pot au lait.

« Avec ça et ce que j’ai de côté, disait le maître d’hôtel, j’arrondirai ma rente viagère. On a du pain sur la planche, Dieu merci ! et l’on ne se laissera manquer de rien sur ses vieux jours.

— Parbleu ! reprit le valet de chambre, vous êtes garçon ; vous n’avez que vous à penser. Mais, moi, j’ai de la famille. Aussi, je donnerai mon argent à ce