Et cependant, hier, vous ne m’avez pas dit la vérité. « J’en suis sûr maintenant, vous me cachiez quelque chose.
Ne m’en parlez pas, j’en suis toute honteuse.
« Ah ! »
Je vous aurais tout conté de prime abord ; mais vous m’avez épouvantée par vos menaces, et j’ai craint de causer un malheur.
Et maintenant ?
Oh ! maintenant, il n’y a plus de danger pour personne, et je ne crains plus de vous confesser mes crimes. Cette rose, vous savez ? Ce n’était pas moi qui l’avais cueillie. Le rosier était trop haut pour ma main… C’est un jeune homme qui me l’a donnée.
Un beau jeune homme ?
Oui, et surtout bon et dévoué. Figurez-vous que depuis trois mois le pauvre garçon se désespérait de ne pas m’avoir connue avant vous pour me demander en mariage ! Je crois qu’il m’aimait bien aussi ; non pas violemment comme vous disiez tout à l’heure, mais d’une franche et sincère amitié. Lorsqu’il a su que vous reveniez, il a perdu la tête. Il s’est mis à jouer, par dépit, et il s’est presque ruiné.
Pauvre enfant !
N’est-ce pas ? Je le plaignais aussi de tout mon cœur.
Et comme vous n’êtes pas femme à recevoir sans rendre, lorsqu’il vous a donné cette fleur, vous lui avez accordé quelque chose en échange ?