Page:About - Gaetana, 1862.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
ACTE DEUXIÈME.

BIRBONE.

De rien, mademoiselle, que de baiser le bas de votre robe, si vous daignez me le permettre. (Il met un genou en terre.)

LE BARON, à Gaëtana.

Vous connaissez ce drôle ?

GAËTANA.

C’est un pauvre garçon à qui ma mère a fait un peu de bien.

BIRBONE.

Ajoutez, mademoiselle, qu’il se ferait tuer en place publique pour assurer votre bonheur. (Sur un geste du baron.) Je sors ! Je vous ai vue, mademoiselle, je suis content. « Je vais brûler un cierge à saint Janvier, et demain, s’il plaît à Dieu, j’en brûlerai deux ![1] » Au revoir, monsieur Poletti ! (Il sort.)


Scène VIII.

GAËTANA, LE BARON.
LE BARON.

Une espèce de fou, qui m’a étourdi de ses propos incohérents.

GAËTANA.

Par compensation, monsieur, je vais vous étonner de ma sagesse. J’ai causé longuement avec le docteur, et il n’a été question que de vous. Ah ! vous avez en lui un ami dévoué !

LE BARON, ironiquement.

Est-ce qu’il a osé prendre ma défense ?

GAËTANA.

Il aurait fallu que vous fussiez attaqué. Non, mais il m’a appris à vous connaître. Il m’a montré que sous les emportements de ce méchant caractère, vous cachiez des trésors de bonté, de noblesse et de grandeur. Il m’a prouvé que j’étais la plus heureuse des femmes, et je l’ai cru. Ai-je bien fait, mon maître ?

  1. Commission d’examen.