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ACTE DEUXIÈME.

LE BARON, brandissant le coffret.

Son nom !

CAPRICANA.

Vous ne le saurez jamais ; vous n’êtes pas assez raisonnable.

LE BARON, même jeu.

Son nom !

CAPRICANA.

Demandez-le à madame la baronne. Je suis sûr qu’elle n’a rien à vous cacher. Adieu !

LE BARON.

Au diable ! (Il jette violemment le coffret, qui se brise ; un paquet de lettres s’éparpille sur le plancher.)

CAPRICANA.

Que faites-vous ? Je ne vous reconnais plus. (Il se penche pour ramasser les lettres.)

LE BARON, se jette à terre et ramasse avidement les lettres.

Non ! ne vous donnez pas cette peine ! Je vous en prie !… Je vous le défends ! (Il jette un coup d’œil sur tous les papiers.) Mes lettres !

CAPRICANA.

Qu’avez-vous, cher ami ? Vous êtes malade ?

LE BARON, se remettant par degrés.

Pardonnez-moi, docteur. Je suis nerveux, ce matin, « comme un vieux fou. » C’est encore l’agitation du voyage. Je crois même, Dieu me damne ! que j’ai brisé ce joli petit coffret. N’en dites rien à ma femme, surtout. Pauvre enfant ! c’est là dedans qu’elle enfermait mes lettres. Les voici… toutes. Et pas autre chose. (Il met les lettres dans sa poche.)

CAPRICANA.

Bien ! mettez-les sur votre cœur.

LE BARON.

Ne croyez pas un mot des sottises que vous avez entendu dire ! Gaëtana est au-dessus de tous les soupçons, je le sais. (Il enferme dans un tiroir les débris du coffret.) On peut lui faire la cour ; je suis bien tranquille. Ce n’est pas elle qui prêtera l’oreille aux fadaises de tous vos galants !